ODENORE est lObservatoire des non-recours aux droits et services. Cet observatoire universitaire, rattaché à un laboratoire du CNRS.
Le discours sur la « fraude sociale » a marqué le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Prétextant sauver la protection sociale des assistés et des tricheurs, ce discours a répandu lidée que les droits économiques et sociaux se méritent et a inoculé une suspicion à lencontre de leurs bénéficiaires légitimes...
L'ODENORE pointe ici l'envers de la "fraude sociale" : une quasi fraude étatique... Un ouvrage intéressant et surprenant.
Benjamin
Informations :
Editeur : La Découverte | L'avis d'Actualité littéraire | |
Genre : Essais | A propos de ODENORE | |
Année : 2012 | Voir un extrait | |
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Extrait
Le discours sur la « fraude sociale » a marqué le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Prétextant sauver la protection sociale des assistés et des tricheurs, ce discours a répandu lidée que les droits économiques et sociaux se méritent et a inoculé une suspicion à lencontre de leurs bénéficiaires légitimes. En martelant lidée que le système est « fraudogène », il a prétendu que les droits ne sont pas une obligation et que les prélèvements qui les financent ne sont pas un devoir, à linverse des principes qui fondent le modèle social français. La fraude doit évidemment être combattue. Mais, pour être juste et acceptable, la lutte contre la fraude doit éviter lamalgame et la division, et participer à une politique générale de laccès aux droits sociaux. Car si la fraude à lensemble des prestations sociales est estimée à 4 milliards deuros par an, elle a un envers dont le volume global est plusieurs fois supérieur : le « non-recours » de tous ceux, très nombreux, qui naccèdent pas à ces prestations auxquelles ils ont pourtant droit. Ainsi, 5,7 milliards deuros de revenu de solidarité active, 700 millions deuros de couverture maladie universelle complémentaire, 378 millions deuros daide à lacquisition dune complémentaire santé, etc., ne sont pas versés chaque année à tous ceux qui pourraient obtenir ces aides. Cest ce que démontre et interroge cet ouvrage en multipliant les exemples, faits et chiffres à lappui. Pour le collectif dauteurs réuni ici, le nouveau gouvernement doit soccuper prioritairement du phénomène du non-recours, car ce qui nest pas dépensé ainsi nest en rien une économie. Cela signifie au contraire lappauvrissement de bon nombre de ménages et la destruction de recettes pour la collectivité.
ODENORE est lÂObservatoire des non-recours aux droits et services. Cet observatoire universitaire, rattaché à un laboratoire du CNRS, travaille avec de nombreux partenaires, en France comme à lÂétranger. Ont participé à cet ouvrage : Catherine Chauveaud, Didier Demazière, Richard Dethyre, Mohamed Djouldem, Cécile Féré, Thibault Gajdos, David Laumet, Julien Lévy, Nadia Okbani, Pierre Mazet, Héléna Revil, Yves Saillard, Philippe Warin.